Les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en 2022 : Analyse d'un phénomène peu déclaré aux forces de sécurité

Foule dans la rue

En 2022, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 12 600 infractions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion sur l’ensemble du territoire français, 6 600 crimes ou délits et 6 000 contraventions. Si les crimes et délits ont augmenté de 5 % par rapport à 2021, les contraventions ont quant à elles diminué de 12 %. La majorité des infractions « à caractère raciste » enregistrées par les services de sécurité sont des injures, provocations ou diffamations.

Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes de ces atteintes « à caractère raciste ».  

C’est à Paris, et dans une moindre mesure en Seine-Saint-Denis et dans le Bas-Rhin, que l’on dénombre le plus de crimes et délits à caractère raciste enregistrés par habitant.

Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, sur la période 2013-2018, seulement 14 % des victimes de menaces ou violences physiques « racistes » et 2 % des victimes d’injures « racistes » ont formellement déposé plainte.

En 2022, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 12 600 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux sur l’ensemble du territoire français : 6 600 crimes ou délits et 6 000 contraventions. Comme les années précédentes, la majorité des crimes et délits comme des contraventions « à caractère raciste » enregistrés par les forces de sécurité sont des injures, provocations ou diffamations.

Le nombre total d’infractions enregistrées est légèrement en baisse en 2022 (- 4%), après une hausse régulière depuis 2017, freinée en 2020 en raison de la crise sanitaire.  La hausse des crimes et délits correspondants (+ 5%) ne compense pas la baisse des contraventions (- 12%).

Des disparités existent sur le territoire. Sur la période 2020-2022, le nombre de crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés par habitant est plus important à Paris, et dans une moindre mesure en Seine-Saint-Denis et dans le Bas-Rhin et à l’inverse plus faible dans le Gers, en Vendée et à Mayotte.

En 2022, plus de 3 000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit « à caractère raciste ». Si les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes de crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrées, les personnes mises en cause pour ces mêmes faits ont des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale que les personnes mises en cause enregistrées pour d’autres types d’infractions.

Les victimes enregistrées par les services de sécurité ne représentent qu’une faible part des personnes ayant subi des atteintes « à caractère raciste » subis. Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, sur la période 2013-2018, 25 % des victimes de menaces ou violences physiques « racistes » et 5 % des victimes d’injures « racistes » ont, en moyenne, fait le déplacement en commissariat de police ou brigade de gendarmerie et seules 14 % et 2 % de ces victimes ont déclaré avoir formellement déposé plainte.

Retrouvez la publication ici
Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI)
Interstats Analyse n°57, parution le 21 mars 2023

À propos du SSMSI
Au sein du ministère de l’Intérieur, le SSMSI est le service statistique en charge de la sécurité intérieure, rattaché à la fois à la police et à la gendarmerie nationales. Il compose avec l'Insee et 15 autres services statistiques ministériels le service statistique public coordonné par l’Insee.

Créé fin 2014, le SSMSI a pour mission de produire et de mettre à disposition du grand public et des services du ministère des statistiques et des analyses sur la sécurité intérieure et la délinquance.

Comme les autres membres du service statistique public, il respecte un certain nombre de règles visant à maintenir la confiance dans les informations produites et diffusées, en particulier indépendance professionnelle, fiabilité, neutralité, qualité des processus, méthodologie solide, accessibilité. Son programme de travail fait l'objet d'une concertation avec l'ensemble des utilisateurs au sein du Conseil national de l'information statistique (Cnis). Son activité est évaluée par l'Autorité de la statistique publique (ASP).

Toutes les publications du SSMSI sont disponibles et téléchargeables en ligne sur son site internet https://www.interieur.gouv.fr/Interstats

S’abonner sur Twitter, sur LinkedIn

Découvrir d'autres articles sur le thème : Sécurité

Paramètres d’affichage

Choisissez un thème pour personnaliser l’apparence du site.