Visite du pape en Corse : un défi organisationnel

Invité à conclure le congrès « La Religiosité populaire en Méditerranée » par le cardinal Bustillo, évêque d’Ajaccio, le pape François se rendra en Corse le 15 décembre 2024. Si cette visite, dite « pastorale », s’inscrit dans une optique spirituelle, la qualité de chef d’État du pape en fait un événement hors du commun qui implique de nombreux acteurs. En effet, c’est la première fois qu’un souverain pontife se déplace sur l’île.

Au cours de la journée, plusieurs « rendez-vous » sont prévus avec le grand public : une déambulation en papamobile sur le boulevard Charles Bonaparte à 9h45, une seconde sur la place Miot, à 14h50 et temps fort de l’après-midi, une Sainte messe, sur la place d’Austerlitz, également appelée place du Casone. Environ 20 000 personnes sont attendues à l’occasion des déambulations. 15 000 se sont d’ores et déjà inscrites auprès du diocèse pour la messe.

Confirmée seulement à la fin du mois d’octobre, la visite du pape François engage une multiplicité d’acteurs locaux, qui depuis, travaillent avec la préfecture au succès de cette journée hors du commun :

• le diocèse d’Ajaccio, organisateur de l’événement ;
• la ville d’Ajaccio ;
• la communauté d’agglomération du pays ajaccien ;
• la collectivité de Corse, à la fois conseil départemental et régional.

La préfecture de Corse du sud fait également le lien avec plusieurs entités :

• le service de la protection du ministère de l’Intérieur ; 
• l’ambassadeur du Vatican en France ;
• le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ;
• la Gendarmerie vaticane et les gardes suisses.

Dès l’annonce de la visite, la préfecture a mis en place un comité de pilotage réunissant les quatre acteurs locaux. Une dizaine de groupes de travail ont été créés pour avancer en parallèle sur les aspects suivants : sécurité, sécurité civile, établissements recevant du public (ERP), accessibilité des personnes à mobilité réduite, visites officielles, communication…

Certains de ces groupes sont liés à la spécificité de l’événement et du territoire. L’un d’eux traite notamment de l’acheminement des moyens matériels, l’île disposant de peu de moyens logistiques hors saison touristique. 

Les différents acteurs ont fait le choix d’ouvrir l’événement à tous les Corses. La préfecture attend jusqu’à 50 000 visiteurs dans une ville qui compte 70 000 habitants. Le défi est donc de taille en termes d’hébergement et de transport. Sur ce dernier point, un plan de transport a été mis au point par le groupe de travail dédié pour que l’équité soit respectée entre les habitants d’Ajaccio et les visiteurs venus d’autres parties de l’île ou d’ailleurs.
Jérôme Filippini, préfet de Corse, a également lancé un appel aux maires pour que tous les citoyens, notamment les personnes vulnérables ou à mobilité réduite, puissent vivre la retransmission de ce moment dans les communes, les paroisses, les associations…
À Ajaccio aussi, des écrans seront disposés dans la ville et dans les commerces.

Ouvrir la ville aux nombreux visiteurs dans des conditions optimales de sécurité ne peut se faire sans l’organisation de mesures et de périmètres spécifiques. La circulation sera donc restreinte sur l’ensemble de la commune et interdite dans le centre-ville. Les transports collectifs seront privilégiés.

Dans ce contexte, des renforts humains mais aussi des moyens logistiques, aériens, nautiques ont été dépêchés sur l’île. Au total, 2 800 effectifs de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale assureront la sécurité de l’événement. 270 sapeurs-pompiers corses seront également présents.