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Protection rapprochée, déminage : un quotidien qui ne fait pas de cinéma !

  • Actualités du ministère
  • Publié le 26/12/2024
Ministère de l'Intérieur / D.MENDIBOURE

Le 13 décembre 2024, les “Histoires de l’Intérieur” ont fait la part belle aux différentes entités chargées de sécuriser les grands événements. Gendarmes de la Garde républicaine, démineurs et experts de services de protection rapprochée ont abordé l’essentiel de leurs missions devant près d’une centaine de professionnels de l’audiovisuel.

Eu égard au célèbre film dont Kevin Costner est la tête d’affiche, le terme “bodyguard” est désormais couramment utilisé pour désigner les hommes (ou femmes) chargés de la protection des personnalités. Mais les productions françaises étant beaucoup moins prolixes sur le sujet que les productions américaines, à quoi ressemblent les “bodyguards” à la française ? Telle était l’une des questions posées lors de cette troisième session des “Histoires de l’Intérieur” ouverte par Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Des professionnels aux profils variés

La session du 13 décembre a révélé la diversité des professionnels qui sécurisent les grands événements et/ou protègent les personnalités. Différentes entités étaient présentes :

  • le peloton d’intervention et les motocyclistes de la Garde républicaine de la Gendarmerie nationale
  • les démineurs de la direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion des crises (DGSCGC)
  • les policiers du Service de la protection
  • les spécialistes, gendarmes et policiers du Groupe de sécurité de la présidence de la République

Des profils différents mais un point commun : un quotidien qui exclut toute forme de monotonie. 

Protéger les personnes

Escorte jusqu’au palais de Justice de détenus dangereux susceptibles de s’évader, mission de sécurisation à l’Élysée ou au Sénat, intervention domiciliaire à 6 heures du matin sur ordre du procureur… il n’existe pas de planning type pour les militaires du peloton d’intervention de la Garde républicaine, souvent mobilisés seulement 48 heures avant un déplacement.
Rythme trépidant aussi pour les 80 motocyclistes de la Garde républicaine, qui effectuent plusieurs escortes par jour sur la plaque parisienne. S’ils travaillent en souplesse pour le confort des autorités, la plupart du temps à deux, l’un qui ouvre la route et le second, à l’arrière, ils ne doivent jamais arrêter le convoi pour des raisons de sécurité.

« Notre quotidien est rocambolesque ! Je pense que personne parmi vous n’a pris le rond-point de l’Étoile à l’envers ? Moi oui ! Il ne faut jamais arrêter le convoi […] Quand on est à l’arrêt, on est vulnérables, on peut être pris à partie, donc s’il faut prendre une route à contre-sens pour ne pas arrêter le convoi, on va le faire. »

Un motocycliste de la Garde républicaine

Tout-terrain mais en toute discrétion

Dans le domaine de la protection des personnalités aussi le rythme est soutenu, les semaines s’enchaînent mais rien n’est improvisé. Par exemple, une visite comme celle du roi Charles III implique un travail de reconnaissance et une préparation 4 mois à l’avance. Les officiers de sécurité le savent : le travail est ingrat car une mission qui s’est bien déroulée peut donner l’impression qu’il ne s’est rien passé, alors que le travail est conséquent en amont de l’événement et sur l’instant.
Au ministère de l’Intérieur, ils sont environ 650 fonctionnaires de police à travailler au Service de la protection (SDLP) : présents pour assurer la sécurité de personnalités de la sphère politique ou religieuse, mais sans jamais dépasser la ligne rouge. 

« Ce qui est particulier, c’est qu’on est plongé au cœur de l’intimité de la personnalité, on la suit sur le côté officiel comme sur le côté privé. […] On n’est pas là pour faire « copain copain » avec la personnalité. On reste dans le rôle d’officier, mais comme on vit dans l’intimité de la personne protégée, il peut arriver qu’elle crée un lien d’attachement et se confie, mais l’officier doit rester à sa place et doit rester vigilant tout le temps. »

Un agent du Service de la protection

Le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), composé à 50% de policiers du SDLP, assure, pour sa part, la protection d’une seule personne : le président de la République (et de sa famille). Ce groupe travaille avec les unités d’intervention spécialisée que sont le RAID (police nationale), le GIGN (gendarmerie nationale) ou la BRI (préfecture de Police de Paris), et avec des moyens technologiques qui permettent d’anticiper les nouveaux types de menaces. Drones, détecteurs de pièges et explosifs… ces matériels de détection sont toujours intégrés dans le cortège. Le recrutement de ces agents comprend des tests de combat, de secourisme, de préparation de mission...

« La tradition républicaine est d’aller au contact de la population, ce qui n’est pas forcément le cas aux États-Unis ou en Russie. Cela nécessite des dispositifs exceptionnels. »

Un agent du Groupe de sécurité de la présidence de la République

Ministère de l'Intérieur / D.MENDIBOURE

Sécuriser les lieux

Protection des personnes mais aussi protection des espaces : tel est le rôle des démineurs de la direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion des crises (DGSCGC). Leur mission est double : la dépollution pyrotechnique des champs de bataille des conflits (70 à 80% de l’activité) et la lutte anti-terroriste.

« Chaque année, sur le sol français, on retire 500 tonnes d’obus, de grenades, de bombes issus des conflits précédents. […] On est toujours sur un risque de vie et de mort dans les missions du déminage. […] La devise du déminage, c’est "réussir ou périr". »

Un démineur de la DGSCGC

Neutraliser une bombe artisanale, c’est avant tout savoir comment elle a été conçue, comprendre son fonctionnement pour pouvoir la désamorcer. C’est pourquoi, au cours de leur formation, les démineurs décortiquent les engins explosifs improvisés. L’observation et l’analyse des dispositifs auxquels ils sont confrontés vont déterminer la stratégie pour les attaquer. L’utilisation des robots, par exemple, pourra s’avérer nécessaire, elle permet d’éviter d’exposer la vie des fonctionnaires.
Alliée à la formation et à l’expérience, la technologie est un élément décisif au sein du déminage. Elle est de plus en plus utilisée notamment pour reconnaître les lieux avant d’accéder à l’explosif. 
 

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