- Mis à jour le 17/12/2024
- Actualités du ministère
- Publié le 16/12/2024
Le 14 décembre 2024, le cyclone tropical Chido a durement frappé Mayotte. Pour faire face à l’ampleur des destructions et venir en aide à la population, de nombreux renforts humains et logistiques ont été dépêchés sur place. Une cellule interministérielle de crise (CIC) a été immédiatement activée pour coordonner, depuis la place Beauvau, la mobilisation de tous les services de l’État.
Quelle est la situation actuelle de Mayotte ?
Un lourd bilan humain
En raison de la situation, le bilan humain reste très délicat à consolider. À ce jour, nous déplorons le décès de 22 personnes à l’hôpital. 45 blessés en urgence absolue ont été pris en charge ainsi que 1373 blessés en urgence relative.
Les infrastructures
Malgré les mesures de sauvegarde décidées par le préfet avant le passage du cyclone, les dégradations sont majeures concernant les infrastructures.
L’aéroport ne peut actuellement pas accueillir de vols commerciaux. Seuls des avions militaires ou civils peuvent s’y poser, uniquement de jour.
Le port a été relativement épargné, y compris les moyens de levage. Les barges qui font la liaison entre les deux îles Petite Terre et Grande Terre ont, en revanche, été durement touchées.
Les services publics tels que les bâtiments préfectoraux ont été sévèrement endommagés de même que les infrastructures publiques :
- commissariat
- gendarmeries
- centre opérationnel des sapeurs-pompiers
Ces services restent opérationnels grâce au professionnalisme et à la résilience des personnels.
L’hôpital de Mamoudzou a été durement touché, notamment les services d’urgence et de réanimation. Il reprend progressivement son activité.
Les axes routiers qui sont très entravés par des chutes d’arbres et de débris divers, sont en cours de déblaiement, notamment grâce à l’action conjointe des formations militaires de la sécurité civile et des blindés de la gendarmerie. Entre 70 et 75% du réseau routier départemental et national est dégagé. Sur les 17 communes, les axes principaux ont été dégagés. Les bâtiments publics (centre hospitalier, tribunal) sont accessibles.
Aujourd’hui, la majorité de l’île a accès à de l’eau non potable exclusivement réservée à un usage sanitaire. L’accès à l’eau potable est plus restreint et son rétablissement est la priorité des autorités. Les services de l’État sont mobilisés à cet effet. En attendant le rétablissement complet de l’eau potable, des bouteilles d’eau sont distribuées à la population.
Durement touché, le réseau électrique est en cours de rétablissement.
Le réseau de téléphonie mobile est indisponible à 80%. Les travaux sont également en cours.
Tous les services de l’Etat mobilisés
Un pont aérien a été mis en place entre Paris, La Réunion et Mayotte. Il comprend 13 avions capables de transporter hommes et matériels. Il monte en puissance pour livrer les denrées vitales et d’autres matériels. La préfecture de La Réunion sert de base de transit en matière de logistique.
1500 personnels civils et militaires sont actuellement dépêchés sur place.
- D’ici à jeudi, 800 personnels de la sécurité civile seront acheminés sur l’île (110 avaient été envoyés sur place avant le cyclone) ;
- 400 gendarmes dont deux escadrons de gendarmerie mobile et une compagnie de marche ainsi que des renforts de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie sont en cours d’acheminement. Ils renforcent les 1600 gendarmes et policiers déjà présents sur place ;
- 35 policiers du RAID et de la compagnie de sécurisation et d’intervention sont prêts à être « projetés » depuis La Réunion ;
- 7 experts de la gestion de crise dont un préfet arriveront cette semaine pour renforcer les équipes de coordination ;
- 5 spécialistes de l’aviation civile sont arrivés aujourd’hui, mardi ;
- 40 militaires du génie sont également à pied d’œuvre.
Les services de l’État sont mobilisés pour rétablir complètement le réseau d’eau potable. Dans l’intervalle, des ravitaillements permettent la distribution de bouteilles d’eau à la population. L’électricité est également en cours de rétablissement.
Dès le 19 décembre, un hôpital de campagne sera déployé pour pallier aux difficultés de l’hôpital et faire face à l’afflux de victimes. Il comportera des capacités de réanimation, de radiologies, d’urgences. Des patients avec des maladies chroniques ont commencé à être évacués vers La Réunion mardi.
Afin de garantir la sécurité de la population et d’empêcher les pillages, des patrouilles massives sont déployées sur l’île. Très peu d’actes de pillage ont été constatés à ce jour.
L’urgence est à la protection et à l’hébergement des personnes qui n’ont plus de toit. Des hébergements d’urgence ont été mis en place et des matériaux, tels que des bâches, sont acheminés pour protéger les habitations endommagées.
Les établissements scolaires ont été durement touchés par la tempête. Pour l’heure, ils servent d’hébergement d’urgence. Des mesures sont mises en œuvre pour qu’ils puissent accueillir de nouveau des élèves dès que possible.
Des mesures administratives exceptionnelles
- Une procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle est mise en œuvre sur décision du Gouvernement.
- Des crédits de secours d’extrême urgence sont attribués par le préfet de Mayotte. Cette aide permet d’aider financièrement les sinistrés se trouvant dans une situation de grande difficulté pour leurs besoins les plus urgents : nourriture, habillement, objets de première nécessité. Elle s’élève à 300 euros par personne.
- En accord avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le préfet de la zone de défense et de sécurité du Sud de l’océan Indien, Patrice Latron, a activé l'article 742-2-1 du code de la sécurité intérieure qui attribue des pouvoirs étendus au préfet de Mayotte en matière de gestion de crise.
- Une mesure de couvre-feu entre 22h et 4h a été prise à partir du mardi 17 décembre, afin de prévenir les pillages.