Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publie sa 5e édition du bilan statistique « Insécurité et délinquance », sur l’année 2020, laquelle présente des évolutions très atypiques, dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19, avec des mesures exceptionnelles de confinement de la population et de couvre-feu. Les conditions de dépôt de plainte ont été modifiées, aussi bien pour les victimes que pour les services de police et de gendarmerie. De plus, certaines formes de délinquance n’ont pu s’exercer autant qu’en situation habituelle, tandis que d’autres ont pu se renforcer. Les résultats doivent donc être interprétés avec beaucoup de précaution.
Ce bilan statistique annuel complète et affine la première photographie de la délinquance en 2020 publiée dès le 28 janvier 2021 dans l’ Interstats Analyse n°32 . Tout en replaçant les évolutions récentes des indicateurs de la délinquance dans leurs tendances de long terme, il fournit des analyses complémentaires et territoriales (y compris en Outre-mer), avec des enrichissements sur les violences intrafamiliales et les autres coups et blessures volontaires (hors cadre familial) ainsi que sur la caractérisation (âge, sexe, nationalité) aussi bien des victimes déclarées que des auteurs présumés. Ce bilan fournit en outre deux éclairages essentiels sur la délinquance enregistrée en 2020 : l’évolution des délais d’enregistrement des crimes et délits ; l’analyse de la délinquance pendant les périodes de confinement sanitaire, en s’appuyant notamment sur les travaux inédits menés par le SSMSI dans le cadre des tableaux de bord hebdomadaires de la délinquance enregistrée.
Enfin, les données relatives à la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales sont systématiquement complétées ici par des résultats de l’enquête de victimation Cadre de vie et sécurité (CVS) réalisée chaque année par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en partenariat avec l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le SSMSI, auprès d’un échantillon de la population, car les victimes d’infractions ne déposent pas toujours plainte. Néanmoins, en 2020, l’enquête n’a pu être conduite par l’Insee compte tenu des restrictions sanitaires et des travaux sont en cours pour disposer d’informations pertinentes de manière alternative.
Comme chaque année, l’objet du présent bilan reste de présenter, de manière consolidée, les résultats de l’année 2020 en matière de délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie. Combien d’infractions ont été commises ? Comment interpréter au mieux les évolutions observées compte tenu du contexte exceptionnel de l’année ? Comment les délais d’enregistrement des faits auprès des services jouent-ils sur les résultats de l’année ? Dans quels espaces géographiques la délinquance enregistrée est-elle la plus présente ? Quel est l’impact territorial de certains évènements sur la délinquance enregistrée ? Combien de victimes déclarées au cours de l’année ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Que sait-on des auteurs présumés ?
Ce travail s’enrichit progressivement chaque année. Il vise à poser des cadres, à proposer des éléments d’interprétation et à suggérer des approfondissements qui requièrent des délais supplémentaires pour une interprétation la plus objectivée possible.